• La grève

    C’est un matin d’hiver, il fait froid, gris mais courageusement vous avancez vers l’arrêt de votre transport en commun préféré prête à affronter une nouvelle journée.

     Votre pas est léger, vous êtes confiante, pour une fois vous êtes partie tôt et vous serez à l’heure. La journée commence bien.

     Vous arrivez vers votre arrêt et constatez qu’il y a beaucoup de monde. Vous râlez un peu, le dernier tramway n’a pas dû passer, le prochain va être plein, le voyage risque d’être désagréable, compressé contre les fenêtres, la marque de la barre centrale,  pour ne pas tomber,  sur la joue, dans une chaleur étouffante malgré le froid polaire de l’hiver,  mais rien ne gâchera votre bonne humeur.

     Soudain, une petite musique retentie dans les hauts parleurs de l’abri et une voix métallique annonce : « Mesdames, Messieurs, en raison d’un mouvement de grève, nous avons le regret de vous annoncer que les tramways de la ligne A ne circule pas entre Gare et Nef Chavant, de la ligne B… » mais vous avez arrêtez d’écouter, c’est la panique dans votre cerveau. C’est :  

     

    LA GREVE !!

     

     

    Après la 1ere minute d’angoisse bien légitime passée, vous vous mettez à réfléchir à toute allure. Plusieurs solutions vous viennent à l’esprit de façon à arriver à l’heure, le but ultime de votre journée.

    Solution n°1 : aller au travail à pied. Plutôt long et réservé aux sportifs si vous voulez arriver dans les temps. Il est aussi recommandé de bien connaitre la ville afin de pouvoir emprunter les raccourcis sans vous perdre. N’étant pas très sportive et n’ayant pas envie de traverser la ville à pied, vous décidez d’oublier cette solution.

    Solution n°2 : rentrer dormir chez vous. L’arrêt de bus n’est qu’à quelques minutes de la maison et donc bien plus près que votre lieu de travail. L’appel de la couette se fait sentir très fortement.  Malheureusement l’idée de perdre une journée de travail à cause d’une grève de transport ne vous réjoui pas tellement. Vous oubliez donc cette solution.

    Solution n° 3 : le coup de fil à un ami. Vous avez bien une bonne collègue qui vous rendra ce service et qui n’est pas encore partie de chez elle (à 8h52 pour arriver à 9h avec 20 min de trajet c’est encore possible ??) Solution validée.

    Vous sortez votre portable de votre sac (qui n’a presque plus de batterie) et appelez votre charmante collègue en priant pour qu’elle ne soit pas déjà arrivée. Après quelques sonneries elle répond :

    « Allo ?? » 

    - Salut S, c’est N. ça va ??

    -oui, oui et toi ? 

    -ça va. Dis moi, est ce que tu es arrivée au boulot ? 

    -non, je suis coincée dans les bouchons vers chez moi, pourquoi ? » 

    Gros soupir de soulagement, après quelques explications, vous convenez d’un lieu de rendez vous et vous vous y rendez à pied (vous ne couperez pas au sport aujourd’hui…). Vous attendez sous la neige que votre collègue arrive en priant d’être au bon endroit, mais comme vous n’avez plus de portable impossible de vous rassurer.

     

    Soudain, comme une lumière au bout d’un tunnel, vous voyez la voiture de la collègue arrivée, faire un petit dérapage à coté de vous  (la neige ça glisse). Avant même d’ouvrir la porte, vous rêvez de la chaleur qui règne à l’intérieur, de la fin du calvaire annoncé dans 10 min vous serez derrière votre bureau prête à répondre aux questions

    Après 2h de voiture (tout le monde à pris sa voiture à cause de la grève et personne ne sait rouler sous la neige) vous arrivez enfin sur votre lieu de travail. Durant le trajet, vous serez passée de la compréhension envers les grévistes (les pauvres, ils font un travail pas facile, répétitif et c’est vrai que c’est dangereux sur certaine ligne la nuit)  pour terminer par les maudire jusqu’à la 15eme génération (ferait mieux de bosser ces c… au lieu d’em… le monde, moi aussi j’aimerai bien avoir une prime d’habillage !!).

    Sous l’œil suspicieux de votre responsable vous rattraperez votre journée de travail en terminant à 19h au lieu de 16h 30, et tenterez de reprendre les transports en commun pour rentrez chez vous, quand on aime on ne compte pas… à moins que ce soit cela que l’on appelle la folie…

     

    « Le dragueurPalace »

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