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    Comme un grand ! 

     

     

    "Non ! Z'est moi qui fait !"

    Depuis quelques semaines cette phrase revient souvent dans la bouche de Petibout. Au début,  vous avez donc regardé avec tendresse votre enfant tenter de faire les choses tout seul, vous vous êtes dit que c'est le début de l'autonomie et que forcément ça allait arriver un jour (mais avec un pincement au cœur quand même, votre bébé... n'en est plus un!).

    Dites-vous que maintenant, vous aurez plus de temps, Petibout aura moins besoin de vous... Enfin, ça c'est la théorie parce qu'en pratique...

    En effet, ce qui avant vous prenait deux minutes vous prend maintenant deux heures.

    Vous voulez un exemple ? Les chaussures. Mettre le pied dans la chaussure, coller les deux scratchs, ça vous prend quoi ? une minute, deux, si l'enfant se débat un peu. Mais si c'est Petibout qui met ses chaussures lui-même alors l'action devient beaucoup, beaucoup, beaucoup plus longue. Le temps qu'il mette le bon pied dans la bonne chaussure, que la chaussette et la languette soient biens mises et que les deux scratchs soient biens placés,  il s'est écoulé un quart d'heure. Quand vous faites mine d'aider votre fils histoire d'accélérer le mouvement (pas sûre que votre chef comprenne la raison de votre retard), votre enfant se met à pleurer et fini par bouder. Bref, vous arrivez chez la nounou en retard, énervée avec Petibout encore sanglotant.

    Vous n'êtes pas convaincu ? Vous voulez un deuxième exemple ? L'habillage. Imaginez le temps que vous gagnerez à habiller vous-même votre enfant. Imaginez surtout le temps qu'il perd à mettre son pantalon et son tee shirt à l'envers, et le temps que vous perdez à tout remettre dans le bon sens. Imaginez-vous dans deux ans quand vous devrez appeler l'école pour leur demander si la maitresse peut vérifier que Petibout à bien un slip (vous avez retrouvé un slip dans son pyjama alors que vous rangiez ses affaires après l’avoir déposé à l’école ce matin-là. Heureusement que vous êtes en congé sinon Petibout aurait passé sa journée sans sous vêtement).

    Vous voulez encore un exemple ? Les repas. Au début vous trouvez ça mignon quand Petibout attrape de sa main maladroite sa cuillère et qu'il essaye de viser sa bouche. A la fin du repas, vous trouvez ça nettement moins attendrissant quand il vous faut nettoyer votre sol jonché de coquillettes et de jambon. Je ne vous parle même pas de ses vêtements. En effet, les aliments sont dotés d'une force spéciale qui consiste à éviter le bavoir pour atterrir systématiquement sur le pantalon tout propre. En regardant de près votre enfant, vous pouvez reconstituer son repas étant donné qu'il en a encore dans les cheveux, autour de la bouche et sur ses vêtements (d’ailleurs vous ne pensiez pas que ça collait autant le yaourt à la fraise séché).

    C'est à ce moment-là que vous développez une nouvelle capacité : la patience. Car il en faut de la patience pour regarder Petibout passer dix minutes à essayer d'enfiler son blouson à l'envers. Il en faut de la patience pour regarder Petibout renverser son verre sur la table alors qu'il voulait boire. Et il en faut de la patience pour supporter tout cela sans s'énerver.

    Dites-vous que dans dix ans ça ira mieux.

     


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    L’anniversaire de Petibout.

     

                 Pour le premier anniversaire de Petibout, vous aviez invité votre famille et votre belle famille. Cette année, à l'occasion de ses deux ans, vous avez décidé d'innover : vous allez recevoir quatre enfants pour lui permettre d'avoir un vrai anniversaire.

    Vous avez donc confectionné des invitations pour les jumeaux de votre voisine, les deux petits que gardent la nounou et votre petite nièce. Bref avec Petibout vous allez vous retrouver à la tête d'une tribu de cinq enfants âgés de 2 à 3 ans.

    Vous vous êtes levée à six heures ce matin pour confectionner un gâteau en forme de château fort, nettoyer et décorer la maison. Vous avez réfléchi pendant des semaines à comment occuper cette bande de petits monstres pour finalement vous dire que vous improviserez le moment venu.

    Bien sûr, excité par son anniversaire Petibout a refusé de faire la sieste et commence déjà à vous énerver en courant dans tous les sens dans le salon.

    Soudain, la sonnette retentie ! Vous êtes prête ? Alors en avant.

    Les enfants arrivent les uns après les autres. D'abord votre petite nièce (Noémie), suivis par les deux petits gardés par la nounou (Noé et Ali) et enfin les jumeaux de la voisine (Eddy et Teddy). La voisine jette d'ailleurs un œil à l'intérieur de votre salon et voit votre fils et Noémie en train de sauter sur le canapé pendant que Noé et Ali ont attrapé des stylos et s'apprêtent à dessiner sur les murs du salon. Elle vous sourit et vous dit avant de s'éclipser rapidement : "Bon courage"

                 Vous ne comprenez pas pourquoi elle vous dit ça vu que vous maîtrisez parfaitement la situation. Ou du moins vous en avez l'impression, ce sera nettement moins le cas dans une heure.

    Après avoir remis un peu d'ordre dans votre appartement (et surtout caché les stylos) vous installez les enfants autour des legos et leur proposez de construire la plus haute tour. Devant leur petite mine concentrée vous vous dites que ce n'est pas si difficile de s'occuper d'enfant.

    Vous profitez de ce moment de calme pour vous éclipser dans la cuisine pour installer les deux bougies sur le gâteau. Cette action ne vous prenant pas plus d'une minute vous vous y rendez confiante quand soudain,  Noémie  vient vous voir et vous dit :

    - Eh ! Tatie ! Y'a Noé qui fait pipi par terre! 

    Prise de panique, vous abandonnez bougies et gâteau pour vous diriger vers le salon ou vous retrouvez tous les enfants (sauf Noé) occupés à finaliser leur construction en lego.

    - Il est où ? Demandez-vous avec anxiété à Noémie.

    - Dans la salle de bain.

    Vous courrez dans la salle de bain et trouvez le petit Noé assis par terre, le pantalon baissé,  une flaque de pipi autour de lui.

    - Mais qu'est ce que tu fais là ? Vous demandez irritée.

    - A la maison, les WC sont dans la salle de bain, vous répondit-il du haut de ses trois ans.

    - Mais pourquoi tu ne m'as pas demandé ?

    Devant votre mine horrifiée le petit se met à pleurer. Comme son pantalon est trempé vous partez chercher celui qu'on vous a offert il y a quelques semaines pour Petibout (heureusement qu'il y a toujours quelqu'un pour vous offrir des vêtements trop grands). Pendant que vous nettoyez et que Noé s'habille, vous entendez Noémie qui crie et pleure dans le salon. Abandonnant le pipi, vous vous précipitez dans la pièce et trouvez votre nièce couchée par terre, Eddy lui tenant les bras et Teddy lui dessinant des jolies moustaches sur son visage. Après avoir délivrée Noémie, vous menacez tout le monde de ne pas avoir de gâteau. Les enfants s'installent donc autour de la table et vous partez chercher le gouter dans la cuisine. Le temps d'en revenir, vous retrouvez Petibout qui pleurs au milieu du couloir parce qu'il a faim. Après l'avoir calmé (dix bonnes minutes de négociations), vous installez les bougies et demandez à votre enfant de souffler dessus. Il crache sur votre superbe château fort et arrive enfin à éteindre les deux bougies (ça promet pour les années à venir), vous partez chercher les assiettes à la cuisine et constatez en revenant que les enfants ne vous ont pas attendus pour goûter le gâteau. Ainsi, Teddy en a pleins les doigts et la bouche et Noé commence déjà à exercer ses talents d'artiste en repeignant avec du chocolat vos murs.

    Hors de vous, vous vous mettez à hurler. Tous les enfants s'arrêtent et vous arrivez à les mettre en ligne afin de pouvoir leur laver les mains, leur faire manger leur part de gâteau et ouvrir les cadeaux.

    A la fin de la journée, vous êtes épuisée physiquement et mentalement, l'appartement ne ressemble plus à rien avec des miettes étalées par terre, le mur du salon peint aux doigts avec le chocolat et le pipi toujours pas nettoyé au milieu de la salle de bain.

    Vous comprenez la réflexion de votre voisine quand elle a amené ses jumeaux et décidez que l'année prochaine, Petibout fêtera son anniversaire tout seul.

     


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    Petibout et sa nounou

     

     

    Après avoir passé de long mois à vous occuper de votre enfant, le temps est venu pour vous de reprendre le chemin du travail. A vous les conversations avec des mots de plus de deux syllabes, les déjeuners d'affaires avec autre chose que du jambon et des coquillettes et les brainstormings matinaux avec votre chef. Mais, avant de retrouver un semblant de vie sociale, il vous reste une épreuve à passer : vous devez laisser Petibout à sa nounou. 

    Déjà le choix de la nounou à fait l'objet d'une recherche intensive, avec casting des participantes, épluchage du CV et enfin entretien d'embauche. Vous n'allez pas laisser votre Petibout à n'importe qui, non mais !

    Ainsi exit la nounou trop séduisante, il ne manquerait plus qu'elle prenne votre place dans le cœur de Petibout ou dans celui de son papa !

    Exit aussi la nounou baba cool qui vit avec ses trois chiens dans son appartement (« c'est très bon contre les allergies, vous verrez après ça Petibout ne sera plus jamais malade », vous dit elle alors qu'un de ses chien est en train de lécher votre enfant qui rit aux éclats)

    Après plusieurs semaines de recherche, votre dévolu s'est jeté sur Barbara, une nounou d'une quarantaine d'année, ayant deux adolescents à la maison et exerçant le métier depuis près de dix ans.

    Sur le moment, ce choix vous paraissait être le bon... Sauf que maintenant qu’il vous faut laisser Petibout pour l’adaptation, vous n'en êtes plus aussi sûre. Saura t elle consoler Petibout quand il se rendra compte que vous ne serez pas tout le temps avec lui ? Voudra t il faire la sieste dans une autre maison ? Dans un autre lit que le sien ?

    Déjà la veille vous avez tenté de convaincre votre mari de prendre à son tour un congé parental afin de s'occuper de son enfant mais devant la mine déconfite de votre moitié, vous avez préféré renoncer à cette idée.

    C'est ainsi qu'en ce beau mardi matin de printemps, vous sonnez à la porte de la nounou avec Petibout à vos côtés. Barbara vous a expliqué que le premier jour d'adaptation, vous pouviez passer une heure avec votre enfant avant de vous éclipser pendant l'heure suivante.

    Grossière erreur de la nounou, elle a été obligée de vous mettre dehors une fois l'heure passée. C'est donc les larmes aux yeux que vous laissez votre enfant. Vous vous attendez à le voir pleurer ou tenter de vous retenir mais...non. Petibout vous fait un petit au revoir de la main et retourne à son jouet. Il est déjà passé à autre chose.

    Sur le chemin du retour vous vous réjouissez de voir votre bonhomme déjà si mature, qui arrive à se détacher de sa maman, sans aucune crainte.

    C'est une fois la porte de votre appartement franchi que vous vous dites que le temps va être long. Il faut dire que vous avez perdu l'habitude de vous occuper de vous, d'entendre le silence. Bref d'être libre de faire ce qui vous fait plaisir.

    Après un temps de réflexion vous vous dites que vous devez mettre à profit cette heure. L'idée de faire du ménage ou du rangement vous traverse l'esprit mais vous décidez de prendre du temps pour vous en vous faisant couler un bain.

    C’est alors que vous vous apprêtez à vous immerger que vous avez un pincement au cœur en pensant à votre Petibout, seul avec Barbara. Vous avez l'impression d'abandonner votre bébé au profit de votre carrière. Décidée à chasser vos idées noires, vous attrapez votre livre, commencé il y a huit mois (vous en êtes à la page dix, pas facile de suivre une histoire avec un enfant)

    Quand vous estimez être restée suffisamment longtemps à barboter dans l'eau, vous sortez, vous habillez et vous vous rendez compte que vous n'êtes même pas resté dix minutes dans votre bain. Comme il faut bien vous occuper pour éviter de penser, vous faites le ménage dans votre cuisine, allant même jusqu'à nettoyer les joints du carrelage à la brosse à dent. Le tout en musique mais pas n’importe laquelle, dehors le CD de comptines de Petibout ou on apprend à planter des choux (franchement on se demande comment ils y arrivent avec la tête ou le coude, elles doivent être belles les récoltes).

    Quand enfin arrive le moment d'aller chercher Petibout, c'est avec soulagement (et dix minutes d'avance) que vous vous présentez à la porte de Barbara pour récupérer votre enfant tout souriant.

    La première séparation à été dure ? Rassurez vous ça ira de mieux en mieux et dans quelques mois vous vous demanderez pourquoi vous n'avez pas laissé votre fils plus tôt chez la nounou.

    En faite, vous découvrez que l'adaptation, ce n'est pas pour que l'enfant s'habitue à l'absence de ses parents, c'est pour que les parents s'habituent à l'absence de leur enfant. En effet, on a beau vouloir sa liberté, il n’est jamais facile de laisser son Petibout.

     


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    Petibout et son papa

                 Aujourd'hui est un grand jour pour vous. Vous avez décidez que durant quelques heures vous ne serez plus une mère,  ni une épouse mais une simple femme. Vous partez en virée shopping avec votre meilleure amie. Vous laissez votre enfant à son père, devenez une mère indigne et décrochez enfin des couches, biberons et autres réjouissances de la petite enfance. Vous êtes aux abonnés absents durant cette sortie.

    Vous êtes prête ? Feu ! Shoppez !

     

    Une fois la porte refermée, votre enfant entre dans un univers parallèle au votre. L'univers de son papa ou la télévision est en marche dès le matin. Votre fils pourra ainsi découvrir le monde des comics et des super héros. Vous aurez l'air très bête quand quelques années plus tard il vous parlera de Punisher, de Storm et de Captain America. Une lacune que vous vous empresserez de combler grâce à internet (faudrait pas que Petibout du haut de ses 3 ans en sache plus que vous). Alors que vous vous acharnez à lui apprendre l'anglais avec Dora, son papa lui apprend les attaques spéciales de ses héros préférés. 

    Puis au moment du repas, votre fils apprendra que la pomme de terre est un légume (bin quoi ? Ca pousse dans la terre non ? ) et que le chocolat est un fruit (bin quoi ? Le cacaoyer est un arbre non ?). Ainsi pour son papa, steak, frites et tarte au chocolat constituent le summum du repas équilibré. Quand vous pensez aux heures que vous passez à éplucher les légumes, les cuire et les mouliner, vous vous demandez pourquoi vous n'y avez pas penser plus tôt !

    Votre fils découvrira aussi que le bleu et le orange se marient bien ensembles et le soir, désespérée, vous apprendrez que votre mari a osé mettre le nez dehors avec Petibout habillé d' un tee short bleu et un pantalon orange que vous aviez mis de côté au cas ou il n'aurez plus rien à se mettre (cadeau de belle maman, il est moche mais vous n'alliez tout de même pas le jeter : vous auriez dû !). Quand vous en ferez la remarque à son papa, il vous répondra avec un haussement d'épaule que l'essentiel est d'être habillé et que se n'est pas un défilé. Remarque qui vous mettra hors de vous ainsi lors de votre prochain repas avec belle maman, vous laisserez Petibout en pyjama et porterez votre plus beau jogging.

    Puis après une sieste, Petibout partira à l'assaut du parc. Cette sortie prendra l'allure d'une expédition commando avec séance de rampée dans la boue, découverte du pont de singe (recommandé à partir de 5 ans, Petibout n'a qu'un an et demi mais il est en avance pour son âge) et recherche d'escargot dans l'herbe mouillée. Il apprendra que quand on court trop vite on tombe (ses genoux s'en souviendront longtemps), qu'avec des cailloux on peut faire un barrage sur le petit ruisseau (alors que vous lui interdisez formellement de jouer dans ledit ruisseau) 

    Ensuite, retour à la maison pour le goûter (lait et compote faut pas pousser !) puis la maison se transforme en château fort avec pont levis en livres, tours en lego et char d'assaut en petites voitures. Papa et Petibout s'amusent tellement qu’ils remarquent à peine votre absence.

     

    Ce soir là, en rentrant chez vous, vous trouvez Petibout la bouche tachée de chocolat,  affublé d'une passoire en guise de casque, son papa tout fier lui lançant des boulettes de papiers afin de partir à l'assaut du château fort. Vous les entendez rire, vous les regardez et malgré le faite que vous avez l'impression qu'un ouragan est passé dans votre maison, vous ne pouvez vous empêcher de sourire. Vous savez déjà que votre fils dormira très bien ce soir et par conséquence vous aussi. Après tout, c'est peut être tout simplement ça le bonheur...

     


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    Petibout et le docteur

     

                    S’il y a bien une personne que Petibout va beaucoup croiser dans sa vie (et pas forcément dans les meilleurs moments), c’est le docteur.

    Au début, la relation entre votre enfant et le médecin se passe bien. Elle est basée sur une confiance réciproque, avec ses petits moments rituels ou Petibout sourit à la secrétaire, puis fait un gazouillis au pédiatre. Le pédiatre lui fait des chatouilles et en profite ainsi pour l’occulter sous tous les angles pendant que votre bébé est absorbé dans la contemplation du mobile qui tourne au-dessus de la table d’examen.

                    Bref, tout va bien. Vous vous réjouissez de voir votre petit être autant en confiance (avec une pointe d’anxiété et de jalousie, tout de même, c’est votre enfant il ne faudrait pas l’oublier).

     

                    Mais un jour, tout bascule. Le pédiatre, ce vil sournois profite d’un moment d’inattention de votre Petibout adoré pour lui enfoncer dans la cuisse une aiguille. Car oui, c’est le jour de son premier vaccin. Tout d’abord, votre enfant ne comprend pas, il regarde étonné ce grand gaillard qui jusqu'à présent le faisait rire. Ensuite, la douleur suit son chemin jusqu’au cerveau et là, votre enfant se met à hurler.

    Et il hurle, et il hurle, et il hurle encore quand vous tentez de le rhabiller. Il hurle quand vous le remettez dans sa poussette. Il hurle quand vous remplissez le chèque pour payer le docteur (oui vous aussi ça vous fait hurler 50 euros la consultation d’un quart d’heure mais vous vous retenez). Il hurle quand vous rentrez dans l’ascenseur (d’ailleurs ca résonne tellement que vous avez l’impression d’entendre votre enfant en stéréo, c’est aussi la réflexion que vous fera un habitant de l’immeuble que vous croiserez dans le hall). Enfin, lorsque vous regagnez la sortie, vous constatez avec soulagement que Petibout s’est calmé et pouvez relater l’aventure à son papa.

                    Vous pensez en avoir fini ? Vous vous dites que les enfants n’ont pas de mémoire et que la prochaine fois comme il n’y a pas de vaccin tout se passera bien ?

    Grave erreur. Petibout sait, il a  associé le médecin avec la douleur et à partir de maintenant chaque fois qu’il le verra, il se mettra à pleurer voire plus si affinité. C’est d’ailleurs ce qui va se produire lors de la prochaine visite ou vous découvrirez que Petibout est capable de pleurer et de faire pipi sur la table d’occultation en même temps. Puis ensuite, une fois un peu calmé, vous verrez qu’il peut aussi vomir sur le pantalon du docteur (passer la journée avec un pantalon qui sent le vomi, quelle douce vengeance).

     

                    A présent, Petibout réserve ses sourires édentés à la secrétaire. Pour vous et le médecin se sera soupe à la grimace, car vous aussi êtes responsable de cette situation. « Il ne fallait pas le laisser faire » semble-t-il vous dire. Et vous avez beau lui expliquer que c’est pour son bien, ça ne change rien. De toute façon tous les enfants savent que « c’est pour ton bien », sert d’excuse récurrente aux parents pour leur faire faire tout et n’importe quoi (« range ta chambre, c’est pour ton bien. » « Mange tes épinards, c’est pour ton bien. » Et le meilleur que vous ne pensiez pas dire un jour : « Ne lèche pas les murs, c’est pour ton bien »)

     

                    La situation semble inextricablement bloquée et vous vous êtes fait une raison. La prochaine fois vous enverrez son père, histoire qu’il partage aussi un peu de votre douleur.

     

    Les rendez-vous chez le pédiatre vont se succéder avec toujours la même rengaine : pleurs, pipi, vomi, avec parfois des variantes ou votre fils vous vomi dessus avant de faire caca sur la table d’auscultation. Ces évènements créent une sorte de lien de solidarité avec le médecin, après tout pendant ce quart d’heure vous êtes dans la même galère.

     

                    Et puis un jour, vous passez la porte avec Petibout pour une visite de contrôle. Vous vous préparez déjà à l’entendre hurler, vous vérifiez que vous avez tout dans votre sac pour le calmer : sucette, doudou, boule Quies (pour vous bien entendu). Vous avez même appris le langage des signes afin de communiquer avec le docteur.

     

                    Le rituel : pleurs, pipi, vomi se produit mais à la fin de la consultation, le docteur se tourne vers votre enfant et lui demande : « tu veux un bonbon ? ». Intrigué, Petibout s’arrête tout de suite de pleurer, fait « oui » de la tête, et du haut de ses 2 ans va piocher dans le tiroir à bonbon du docteur. Vous regardez son visage émerveillé devant ce bonbon à la fraise qu’il vous demande d’ouvrir. Il l’enfourne dans sa bouche, suce ses doigts avec délice puis dessine une superbe trace de mains sucrés sur la table en verre du docteur.

     

                    Petibout vous sourit. Et oui, on ne l’achète pas aussi facilement !

     


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