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    Hello ! 

    Ce week end  j'ai eu l'agréable surprise de decouvrir que j'ai été tagger. Alors voilà en quoi ça consiste.

    Le concept est simple. Voici les règles :

     

    1)Il faut poster les règles sur son blog.

    2)Il faut dire onze anecdotes à propos de soi.

    3)Il faut répondre aux onze questions qui t'ont été posées

    4)Il faut inventer onze autres questions pour les personnes que tu tagueras

    5)Et enfin, taguer onze blogs que tu apprécies et bien sûr, les avertir !

    Alors voilà je m'y colle !!

     

    1) le règlement

    je crois que c'est fait

     

    2)les 11 infos sur moi

    1)j'ai deux enfants

    2)je connais ma meilleure amie depuis 20 ans

    3)si je n'étais pas mariée je dormirai encore avec mon ours en peluche

    4)j'adore lire

    5)si j'étais riche je passerai mes journées à lire et à écrire

    6)bon ok, si j'étais riche, je passerai mes journées à lire, écrire,  m'occuper de mes enfants, coudre, cuisiner... en faite je n'aurais pas une minute à moi.

    7)j'adore les films à l'eau de rose

    8)j'ai la larme facile

    9)je ne peux pas passer une journée sans avoir ma dose de chocolat.

    10)un jour quelqu'un m'a dit "garde ton sens de l'humour, ça t'aidera à avancer", depuis j'applique cette phrase

    11)c'est vrai que 11 infos ça fait beaucoup. 

     

    3) les 11 questions qui m'ont été posées

    Quel est le détail de ton enfance que tu regrettes le plus? L'insouciance,  n'avoir à s'inquiéter de rien ni personne.

    Une personne que tu aimerais revoir, depuis le temps ? Là tout de suite, je ne vois pas...

    Un rêve complètement barge? Partir loin

    Le livre parfait *si si, il existera un jour* pour toi il ressemble à quoi, il raconte quoi? je sais pas ça serait à la fois drôle et dramatique, il y aurait du suspens et une fin inattendue

    Ta relation avec la personne qui t'a donné la vie...? Elle est excellente merci

    Dans ta tête tu as quel âge? Pourquoi? Je suis restée bloquée à 25 ans... je pense que ca été une année charnière dans ma vie.

    Tu te vois parent? Et si tu l'es déjà *on sait jamais* grand-parent? Je ne me vois pas du tout grand mère mais j'espère que ça arrivera un jour (enfin pas trop tot quand même)

    Je te donne un mot, tu me donnes celui auquel tu penses droit après:

    Vache : lait

     

     

     

    Sarbacane : jeu

     

     

     

    Cactus : pique

     

     

     

    Silence : bruit

     

     

     

    Mythe : star

     

     

     

    Pingouin : Animal

     

     

     

    Champignon : Paris

     

     

     

    Rome : voyage

     

     

     

     

    La prochaine publication de ton blog, elle parle de quoi? C'est cet article que je suis en train de rédiger. 

     

     

     

     

     

    4) Mes questions : 

     

     

     

    1)Faut il vivre pour manger ou manger pour vivre ?

     

    2)préfère tu l'été ou l'hiver ? Pourquoi ?

     

    3)pourquoi as tu crée ton blog ?

     

    4)Quel est ton héros de BD préféré ?

     

    5)Quel est le dernier film que tu as été voir au ciné ?

     

    6)Quel est ton plat préféré ?

     

    7)Comment te vois tu dans 10 ans ?

     

    8)joues tu d'un instrument de musique ?

     

    9)si oui lequel ?

     

    10) Si non de quel instrument aurais tu aimer jouer ?

     

    11) ce questionnaire t'as t il amusé ?

     

     

     

     

    5) Les heureux élus recevront un mail

     


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  •  Les joies des transports en commun vous permettent de rencontrer une population diverse et variée et notamment les enfants.  

    On entend souvent dire que les enfants sont mignons, qu’ils disent toujours la vérité, mais peu de personne savent qu’ils sont en faites des petits diablotins en puissance qui se répartissent en plusieurs catégories.

    Bien sûr, certains bambins sont bien élevés, disent « bonjour » et « merci » mais ce n’est jamais ceux-là que vous croiserez dans les transports.

    Vous côtoierez plutôt  les « Hurleurs » qui crient, râlent, pleurent alors que leurs pauvres parents tentent de les calmer en vain sous le regard médusés des autres usagés. Vous pouvez aussi voir les « Jeteurs » qui attrapent tout ce qui passent à proximité de leurs petites mains pour aussitôt le jeter par terre : une sucette, un téléphone portable, ses jouets… mais aujourd’hui, nous parlerons d’une catégorie encore peu connue mais qui ne demande qu’à l’être : les « Cracheurs ».  

    Les « Cracheurs » ne se rencontrent qu’aux heures de pointe ou le soir. Ils sont donc rares et difficiles à approcher.

    Imaginez la scène : c’est la fin d’après midi, il fait beau, vous êtes dans le tram, assis (un vrai miracle par les temps qui courent) et s’assoient en face de vous un papa et sa fille. Après un rapide coup d’œil (la petite  mange du maïs à même la boite allant chercher  les grains de sa chère petite main potelée) vous vous replongez dans votre livre. Malheureusement la petite n’en a pas fini avec vous. Elle commence à se contorsionner sur les genoux de son papa histoire d’attirer votre attention, tente d’attraper votre livre qui malheureusement est trop loin. Elle pleure un peu, crie (oui un même enfant peut appartenir à plusieurs catégories…) mais rien n’y fait vous restez concentré.

    Soudain, l’enfant tort sa bouche, vous voyez de la salive en sortir, elle souffle et vlan ! Le maïs à peine mastiqué quelques secondes plus tôt tombe à vos pieds. 

    Le papa ne réagit pas. Vous vous dites que ce n’est pas grave, son intention n’était surement pas de repeindre votre jeans avec des pois, d’autant plus que manquant de force dans le souffle, le maïs a plus tapissé le pull de la fillette que votre cher vêtement.

    Seulement, la petite est revancharde, n’ayant pas réussi ni à vous atteindre, ni à attirer votre attention, elle recommence, une fois puis deux. Vous lancez un regard au papa espérant ainsi une réaction de sa part mais lui trouve cela plutôt drôle, une preuve de son caractère : ça promet à l’adolescence !

    Excédé vous vous levez (de toute façon votre arrêt approche), le papa aussi (normal c’est le terminus). Vous prenez soin de vous placer à une autre porte de sortie histoire d’éviter tout contact intempestif mais l’enfant n’en a toujours pas fini avec vous. Elle vous lance un regard noir et continu de cracher son maïs espérant vous atteindre mais rien à faire, vous avez gagné : vous êtes trop loin et elle ne peut pas vous atteindre. 

    L’enfant renonce. Elle crie une dernière fois, tend les bras vers vous, les yeux pleins de larmes histoire de vous apitoyer, avant de s’éloigner dans les bras de son cher papa tout en se promettant que la prochaine fois, elle crachera plus fort encore.

    Et on dit que les enfants sont merveilleux !

     


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    La ballade de Petibout

     

                   Ça y est. Les premières semaines sont passées, vous avez appris à mieux connaître votre enfant et vous vous sentez enfin prête. C'est décidé aujourd'hui vous reprenez un semblant de vie social. Finis de passer ses journées en pyjama avec une serviette éponge sur l'épaule. Finis d'avoir les cheveux gras en bataille, les cernes jusqu’au milieu des joues à force de donner les biberons en pleine nuit. Finis de se parfumer au vomi de bébé. Aujourd'hui est un nouveau départ. Aujourd'hui vous sortez !

     

    Enfin, remettons les choses dans leurs contextes : vous avez décidé de mettre Petibout dans sa poussette et de faire le tour du quartier. Ce n’est pas non plus le Paris Dakar mais ce premier pas vers la vie social est un enchantement après les couches et les biberons.

     

    Ainsi commence l'expédition. Tout d'abord, attraper Petibout et comprendre comment le faire rentrer dans sa veste sans lui faire mal. Car l'enfant est récalcitrant : il refuse systématiquement de laisser ses bras à l'intérieur de ses manches. Il se débat,  râle et quand enfin vous arrivez à lui fermer le vêtement, vous constatez qu’un bras est sorti de la manche et que son autre main est coincée là ou devrait se trouver son coude. Vous êtes donc parti pour un deuxième round avec la veste. Il faut ensuite l'installer dans la poussette. Il vous faut au moins dix minutes pour installer un Petibout hurlant dans le siège, comprendre comment mettre la ceinture et enfin la fermer. Malheureusement, votre enfant est impatient et à peine avez-vous eu le temps de mettre une chaussure que Petibout se remet à pleurer. D'ailleurs en vous approchant de lui vous sentez comme une odeur caractéristique de couche pleine. Maintenant que vous avez le doute il faut vérifier. Nouvelle séance de pugilat avec la ceinture (mais ce n’est pas vrai il faut avoir bac +5 pour dégrafer ce truc ?), vous déposez Petibout sur le tapis du salon, descendez le pantalon pour tirer sur la couche. Fausse alerte, elle est vide.

     

    Après quelques pleures supplémentaires, vous parvenez enfin à passer la porte de votre appartement. Il fait beau dehors, un vent léger et frais souffle. Tout le monde apprécie, la preuve Petibout ouvre les yeux en grands, admire les voitures, les arbres, respire la pollution et le pollen.

    Vous décidez de prendre le tram, histoire de pousser jusqu'à la poste. Mauvaise idée, à peine arrivé, Petibout se remet à pleurer, râler et se tordre dans la poussette. Devant les regards réprobateurs des usagers, vous préférez vous en tenir au plan initial : le tour du quartier. Le tram sera l'aventure d'un autre jour, quand Petibout sera mieux luné...

     

    Vous commencez à vous détendre, à profiter de ce moment avec votre enfant.

    Cependant, il y a une chose qu'on ne vous a pas dite : le bébé est un aimant à personne âgée. Chaque fois que vous sortez, vous pouvez être sûre de croiser une petite vieille qui ira lorgner dans votre poussette, allant même parfois jusqu'à lui toucher les joues ("ça porte bonheur !" vous a-t-on dit quand vous avez demandé à la grand-mère indélicate ce qu'elle faisait).

    D'ailleurs, n'est-ce pas une personne âgée qui s'avance vers vous en boitillant ? Elle se tord le cou au moment où vous vous croisez afin d'admirer votre merveille. Bonne âme, vous décidez de vous arrêter (vous aurez tout le temps de le regretter plus tard).

    - Oh ! S'exclame-t-elle, comme il est mignon, c'est une fille ou un garçon ?

    Vous répondez fièrement :

    - Un garçon.

    - Il se porte vraiment bien. Vous le nourrissez ?

     

    Un peu étonnée, vous regardez votre fils. Vous voyez ses grosses joues, bien rondes et roses, et ne comprenez pas bien le sens de sa question. Il n'a pas l'air maigre, ni affamé. Dans le doute, vous répondez :

    - Oui.

    - Ah ! C'est bien. Ça se fait de moins en moins.

    Soudain, la lumière se fait. La vieille dame voulait savoir si vous allaitiez Petibout.

    A ce moment vous comprenez qu'il est temps pour vous de continuer votre balade car à la vitesse ou va cette conversation, la personne âgée ne va pas tarder à vous raconter son opération de la cataracte, ainsi que l'opération de la prostate de son mari. Vous la remerciez, lui dites au revoir et reprenez votre balade.

                En rentrant chez vous ce jour-là ; vous vous dites que finalement on n’est bien mieux chez soi.

     


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    En attendant Petibout...

     

     

    C'est une belle journée d'automne et il fait beau quand vous ouvrez vos volets ce matin-là. Le soleil joue avec les nuages, le vent souffle en faisant frémir les feuilles. Aujourd'hui est une journée pour annoncer les bonnes nouvelles. Car oui, c'est officiel, vous avez envie de le crier : vous êtes enceinte. Triomphante, vous avez passé avec succès les épreuves des premiers mois : nausée (et hop ! envolés les kilos en trop récupérés à la fin de l'été), l'angoisse de la fausse couche, l'angoisse de la première échographie (quoi ? Cette crevette est mon bébé ?). Ainsi, vous avez pu voir pour la première fois le merveilleux résultat du mélange génétique entre votre conjoint et vous.

     

    Oui, vous pouvez être fière de vous. Surtout que vous avez lu qu'au cours du second trimestre, vous allez retrouver votre énergie et que vous allez (enfin) vous épanouir dans votre grossesse. Enfin, c'est surtout votre ventre qui va s'épanouir. Ainsi dans quelques mois, quand vous vous assiérez sur une chaise, vous aurez l'impression d'être une baleine échouée sur une plage. Petibout prendra tellement de place que vous vous demanderez ou sont passés vos organes. Le moindre mouvement vous essoufflera (et hop ! disparus les poumons), vous irez aux toilettes toutes les heures (et hop ! disparue la vessie) et souvent après les repas vous sentirez comme un poids sur l'estomac (et hop ! disparu le système digestif). Tout ça pour que Petibout puisse s'épanouir en vous.

     

    Mais ce que vous ne vous imaginiez pas en tombant enceinte c'est que votre corps ne vous appartiendrait plus. Ainsi, lors d'un repas de famille, vous avez dû prendre sur vous lorsque tata Odette a foncé sur votre ventre pour le toucher (sans vous demandez la permission) en s'exclamant : "Oh! C'est beau ! Il paraît que ça porte bonheur", ce à quoi vous avez répondu avec un sourire forcé : "j'en ai de la chance alors !"

     

    Vous avez dû affronter votre père qui n'a parlé qu'à votre ventre : " Bonjour mon bébé ! Et comment ça va là-dedans ? Ta maman te nourrit bien ? Il fait assez chaud ?" et vous de lui dire : " heu, papa, c'est à mon ventre que tu parles là,  moi je suis au-dessus"

     

    Mais tout cela n'est rien. Le pire reste les examens médicaux. Vous saviez que la gynécologue et l'obstétricienne voudraient vous regarder sous tous les angles (et hop ! On vérifie que le col est bien fermé!") Mais ce que vous n'aviez pas prévu c'est de devenir un sujet d'étude pour tous les étudiants de la région. Ainsi, après l'obstétricienne, c'est l'étudiante en gynécologie qui se fait la main sur vous. Puis vient le tour de l'élève sage-femme puis de l'aide-soignante stagiaire. Bref, tout le staff étudiant connait votre anatomie, il faut qu'ils apprennent vous a-t-on dit, ok, mais s’ils pouvaient apprendre avec quelqu'un autre, ça vous arrangerait.

     

    Il faut ensuite rassurer les futurs grands parents :

    " Mais oui belle maman, tout va bien ! 

    - Tu es sûre ?

    - Mais oui.

    - Non mais c'est parce que tu es a trois semaines du terme et moi, j'avais déjà eu mon fils à ce moment-là"

    Quand à une semaine du terme, Petibout toujours bien au chaud dans votre ventre, vous entendrez : " Et tu n'as toujours pas accouché ?" Vous n'aurez qu'une envie : partir en courant. Des millions de fois vous entendrez cette question qui vous donnera l'impression de couver votre œuf trop longtemps comme si Petibout allait dépasser la date de consommation recommandée à cause de vous.  

    Car qu'on se le dise, vous n'y êtes pour rien, c'est lui qui décide tout le monde sait cela, mais ça ne vous empêchera pas d'entendre les remarques du style :" faudra bien qu'il sorte, tu ne pourras pas la garder tout le temps ainsi".

     

    On vous offrira les pires cadeaux du monde (c'est peut-être pour ça qu'il ne veut pas sortir ce bébé), la vieille couverture râpeuse qui se passe de génération en génération dans votre famille, un vieux pyjama ayant appartenu au futur papa (s'était son préféré !). Votre maison va vite devenir un mélange entre un magasin spécialisé pour bébé et un vide grenier. Bon, ne vous plaignez pas parce qu’après l'arrivée de Petibout c'est une succursale de magasin de jouet qui envahira votre intérieur.

     

    C'est à ce moment-là que vous réalisez qu'attendre un enfant n'est pas simple et que le plus compliqué à gérer ce n'est pas la nausée, les vergetures (tient, vous ne saviez pas que vous aviez une veine ici ?), ni même l'accouchement en lui-même. Le plus compliqué, c'est la famille, que l'on ne choisit pas.

     

     

     


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  •             Dans ma famille, on a toujours aimé se retrouver, ainsi toutes les occasions sont bonnes pour passer un dimanche chez Mamie.

                 Nous nous levons tôt ces jours-là,  ma mère prépare le poulet ou la salade, mon frère Simon et moi rassemblons des puzzles et autres jeux. Mon père vérifie la voiture et nous nous mettons joyeusement en route.

     

    Le paysage défile sous nos yeux ébahis. Nous chantons et nous racontons des histoires pour faire passer le trajet plus vite. Parfois nous nous disputons avec Simon et maman fait les gros yeux. Je boude un peu mais la joie de revoir mes cousins et mes grands-parents finissent toujours par l'emporter sur les chamailleries.

     

    Soudain la maison de mes grands-parents paraît,  perdue au milieu des champs. C'est une vaste demeure ancienne qui se dresse devant moi,  avec son grand jardin, ses fleurs entretenues avec amour par ma grand-mère,  ses arbres fruitiers qui s'élèvent à côté du poulailler. 

     

    Quand nous arrivons, tante Olga et oncle Joe sont déjà là avec leurs deux enfants Julien et Mathieu. Je salue timidement tout le monde. Mathieu est grand, il a au moins 20 ans, et avec son air nonchalant on a l'impression qu'il s'ennuie tout le temps. Julien a 10 ans comme moi. Il court vers nous et me dit : 

    - Regarde ce que j'ai amené !  

    Avec Simon nous nous précipitons sous la véranda où la grande table à déjà été dressée.

     

    L'art du dressage de la table est quelque chose de très important dans la famille, d'ailleurs Mamie dit toujours qu'une belle table incite à bien manger. C'est pour cela qu'elle dispose son service à vaisselle offert pour son mariage, ainsi que la belle nappe brodée blanche qui a fait le voyage depuis son pays natal.

     

    Au moment où nous passons la porte de la véranda, Mamie dispose d'ailleurs les serviettes et nous demande de venir lui dire bonjour, ce que nous exécutons avec joie.  

    - Où est Papi ? Je demande.

    - Dans le poulailler, il ramasse les œufs. 

    Julien me prend la main et je m'assois par terre avec lui. Il a apporté : un jeu de l'oie, des cartes, sa console. Je suis satisfait et rajoute mes puzzles.  

    - On va bien s'amuser, commente Simon.

    - Et encore, ajoute Julien, je voulais prendre mon mikado mais maman n'a pas voulu, elle a peur qu'on se fasse mal avec.  

    Je soupire, on peut en faire des choses avec un mikado, suivre les règles du jeu bien sûr ou des combats à l'épée. 

     

    Mon père s'approche de Mamie et lui dit en l'embrassant :  

    - Comment tu vas maman ?

    -Ça va, répond ma grand-mère agacée, le Seigneur ne m'a pas encore appelée à lui comme tu le vois !

    - Maman ! Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire !

    - Je sais ce que tu as voulu dire, ma grand-mère lui sourit et se reprend, le toubib m'a dit que j'avais une santé de fer. 

    Mon père ne dit plus rien. Il regarde dehors d'un air songeur puis se tournant vers nous il ajoute :

    - Il fait beau aujourd'hui les enfants, vous devriez jouer dehors en attendant.

    Nous sortons sans demander notre reste. 

    En nous dirigeant vers le poulailler nous croisons Papi avec son panier rempli d'œufs frais.

    - Alors les enfants, ça va ?

    Nous répondons d'un signe de tête.

    - Ne vous salissez pas, on va bientôt aller à l'église.   

    Je grimace. Chaque dimanche, nous nous rendons à pieds dans l'église du village de mes grands-parents et nous écoutons en silence le sermon du Père Pascal. Parfois quand on a de la chance, il n'y a plus de place devant et assis au fond de l'église il est plus facile de faire semblant d'écouter. 

                Soudain ma mère appelle :

                  - Les enfants, oncle Benjamin est là ! On y va !

    Fini le farniente, nous nous regardons avec Simon et Julien et dans un soupir las nous rejoignons la fraicheur de la maison. Je salue mon oncle Benjamin qui est venu avec ses 2 enfants, Elise 18 ans et Boris 13 ans. Tonton Ben, comme on l'appelle, est le 1er de la famille à avoir divorcé,  chose que ma grand-mère n'hésite pas à lui dire chaque fois qu'elle le peut car dans la famille "ça ne se fait pas".

     

    Sur le trajet de l'église,  les grands bavardent entre eux croyant qu'on ne les entend pas. Ça parle de tout, de religion bien sûr, de politique un peu, des valeurs traditionnelles enseignées dans la Bible qui se perdent. Ma grand-mère nous raconte encore une fois comment elle a fui la Russie en 1917 au moment de la révolution. Mon père pousse un soupir et lève les yeux au ciel quand elle nous explique pour la dixième fois au moins comment mon arrière-grand-mère avait entassé leurs maigres affaires et les quelques bijoux qu'elle possédait dans un chariot avant de s'enfuir vers l'ouest. Mais son récit est interrompu car nous arrivons. Il y a foule aujourd'hui et je croise les doigts pour être au fond. Malheureusement, ma mère se fraye un chemin vers le milieu de l'église et nous trouve une rangée libre. Nous nous entassons sur le banc et bientôt, le père Pascal apparaît dans sa belle chasuble blanche brodée. Je remarque que Mathieu ne nous a pas suivis. Je vais pour demander pourquoi quand le sermon commence.

     

    Je suis heureux quand une heure plus tard, je peux enfin exposer mon visage au soleil. Sur le trajet du retour l'ambiance est beaucoup plus détendue, mon père et mon grand-père parlent du temps et de la récolte des cerisiers du jardin, ma mère explique à tonton Ben comment réussir un bon ragoût de mouton et Boris, Simon, Julien et moi courrons les uns après les autres sous l'œil amusé de tante Olga. 

     

    A notre retour, nous retrouvons Mathieu assis dans la cuisine en train d'écouter un morceau de tango à la radio.

    Nous nous précipitons vers la table où l'apéritif nous attend.

     

    - Ne prend pas tous les bretzels ! Crie ma mère en mettant une petite tape sur la main de mon frère qui vient de s'en servir une pleine poignée, tu ne mangeras plus rien après. 

                Les hommes prennent un alcool, les femmes finissent d'installer la table pendant que nous courrons partout. J'entends mon cousin Mathieu parler avec Elise. Elle lui demande quand il va annoncer la nouvelle, il lui répond qu'il va le faire aujourd'hui,  il s'apprête à ajouter quelque chose mais notre grand-mère l'interrompt en nous donnant l'ordre de nous asseoir. Chacun prend une place, et mon grand-père se propose de dire le bénédicité. Nous fermons tous les yeux et écoutons avec recueillement. Lorsqu'enfin Papi prononce le dernier mot, j'attends avec impatience mon tour d'être servi. C'est ma mère qui distribue les portions de salades par ordre d'âge, d'abord le plus jeune pour terminer par mon grand-père. Quand tout le monde a son assiette pleine, nous commençons à manger. J'ai tellement faim que je n'écoute pas mon père et Tonton Ben qui se sont lancés dans une discussion compliquée sur les banques. 

     

    Ma mère et ma grand-mère parlent de recettes de cuisine, la tablée se détend au fur et à mesure que les plats se succèdent. Après la salade, vient le poisson avec ses pommes de terre, suivi par le poulet et ses haricots.

    Les repas de famille sont toujours gargantuesques chez nous, parfois il y a même deux entrées, deux plats et deux desserts. Mais ça c'est plutôt pour les fêtes, quand les déjeuners s'éternisent jusqu'au goûter voire jusqu'au dîner. Tout cela se termine souvent par des boutons de pantalon qui se détachent, des soupirs d'aises et des sourires béats qui se dessinent sur les visages. Parfois, il est tellement tard que nous décidons de rester dormir chez mes grands-parents. Là,  c'est l'aventure car nous n'avons rien, il faut donc trouver un pyjama, une brosse à dent, nous partageons un grand lit avec Simon et nous nous racontons des histoires jusqu'à ce que l'un de nous s'endorme.

     

    Enfin le dessert arrive, il est toujours servi avec du thé noir très fort. Ma grand-mère sort le samovar familial qui a fait le voyage depuis la Russie. Je mange une grosse boule de glace à la vanille que je creuse avec ma cuillère pour faire un igloo, ainsi qu'une part de gâteau au chocolat. A la place du thé, nous, les enfants avons droit à de la limonade préparée spécialement par ma tante Olga. Les ventres sont pleins et je sais que nous allons bientôt avoir l'autorisation de quitter la table afin d'aller jouer. D'ailleurs je louche déjà sur les jeux qu'ont apportés mes cousins en me demandant par lequel commencer. Comme il fait beau, nous irons sûrement sous le pommier.

                 Ma mère apporte le café et pendant que les hommes sortent les cigares, les conversations reprennent de plus belles. Je me tourne vers ma mère la cherchant du regard afin qu'elle me donne le signal de quitter la table.

     

    Soudain, mon cousin Mathieu se lève,  il a son verre d'eau à la main et réclame le silence. Toutes les discussions s'arrêtent aussitôt et je sens que je ne vais pas pouvoir me lever tout de suite.

               Chacun, le visage tourné vers Mathieu, se demande ce qu'il a à dire pour interrompre ainsi le repas dominical.

     

    - J'ai quelque chose d'important à vous dire, ajoute-t-il, voilà je ne sais pas comment vous l'annoncer et ça fait déjà un petit moment que je réfléchis à la question. Aujourd'hui je ne peux plus vivre avec ce secret alors je vais vous dire ça le plus simplement possible : voilà, je suis homosexuel.

     


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