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    On dit souvent que rien n'arrive pas hasard. C'est précisément le sentiment que j'ai sur ma rencontre avec Rebecca. A l'époque, j'étais à la fac, un peu perdue dans mes études de chimie ne sachant pas trop ou ça allait me mener.

    Avec Rebecca, nous avions un cours de chimie pratique en commun. Ce cours me terrorisait, enfin surtout Monsieur Ugigne le professeur un peu fou qui nous avait été assigné. Il prenait un malin plaisir à choisir une tête de turc différente à chacune de nos rencontres, transformant ce moment qui aurait pu être récréatif en véritable torture. En effet, la tête de turc passait en général deux heures au tableau à répondre à la question du professeur sur l'expérience en court. Si nous avions le malheur de mal répondre, il nous tournait en ridicule. S'était déjà suffisamment difficile d'être au tableau mais en plus, on avait la pression de la bonne réponse. Nous avions donc pris le parti de nous faire le plus discret possible et surtout de ne pas arriver en retard sous peine de se faire remarquer et donc interroger.

    Pas de chance pour moi, ce matin-là, j'avais eu une double panne. Une panne d'oreiller, tout d'abord, qui m'avait fait me lever avec une demi-heure de retard. Afin de ne pas arriver en retard, je décidais de sauter le petit déjeuner et de grignoter quelques biscuits dans la voiture. C'est là qu'était intervenue ma seconde panne. La voiture avait tout simplement refusé de démarrer (c'est la batterie, ma bonne dame, m'avait dit plus tard le garagiste, je savais bien que j'avais oublié un truc hier soir).

    Afin de ne pas me mettre plus en retard, je filais prendre le bus en espérant qu'il n'arrive pas trop tard. Heureusement pour moi, je n'habitais pas loin de la fac et le bus fut rapidement là. Lorsque je franchissais les portes de la salle de cours, je n'avais que cinq minutes de retard. Pas beaucoup pour un étudiant mais déjà trop pour Monsieur Ugigne. Je me préparais déjà mentalement à passer mes deux prochaines heures au tableau, sauf qu'en passant la porte je constatais que mon prof n'était pas là. Avait-il eu lui aussi une double panne ? Non, il était simplement sortit chercher des éprouvettes dans la salle qui leur servait de stockage pour le matériel scientifique. Il ne restait qu'une place, celle à côté de Rebecca. Je me dépêchais de m'installer espérant ainsi tromper Monsieur Ugigne sur mon moment d'arriver. Je regardais autour de moi et constatait que tout le monde planchait sur une feuille polycopiée. Devant moi pas de feuille. Ca y et s'était terminé, il allait revenir d'un moment à l'autre et me prendre à partie.

    - Tient, me dis alors Rebecca en me tendant une feuille, il m'en a donné deux.

    Je pris le polycopié et remerciais chaleureusement ma nouvelle amie car dans ce cours s'était un peu chacun pour soi. Ainsi quand Monsieur Ugigne revient quelques minutes plus tard, il put choisir une autre tête de turc que moi.

    Afin de remercier Rebecca, je lui proposais de boire un verre dans l'un des bars d'étudiant qui pullulait autour de la fac. Elle accepta et c'est comme ça que commença notre belle amitié. Par la suite, même quand je me suis lancée dans mes études de commerce, nous sommes toujours restées en contacte. Nous avons même partagé un appartement pendant quelques temps. En effet, Rebecca venant de se séparer de son petit ami, elle s’était retrouvée sans toit, je lui avais donc proposé mon canapé le temps de se retourner. Toutes les épreuves que nous avions traversées ensemble nous avaient soudées et rapprochées. Je ne sais pas ce que je serais devenue si elle ne m’avait pas proposé le poste d’assistante dans sa boite. Et je pense qu’elle ne sait pas ce qu’elle serait devenue si je ne l’avais pas hébergé après sa rupture. Mais après tout c’est à ça aussi que servent les amis, non ?

     


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    Petibout est malade.

     

     

    Hier soir, quand vous avez couché Petibout, vous le trouviez un peu grognon, il semblait plus fatigué que d'habitude. Ce matin, vous ne pouvez plus nier l'évidence, votre enfant, la chair de votre chair est malade.

    Il a de la fièvre, il a le nez qui coule et ses petits yeux luisant de température vous regarde avec souffrance. Aujourd'hui, votre chef devra se passer de vous.

    Après avoir appelé votre responsable, donné un médicament pour calmer la fièvre de votre fils (38,5 tout de même et ça fait déjà dix minutes que vous lui avez donné son médicament mais la température n'est toujours pas descendu, il a surement attrapé une grave maladie !), vous appelez le pédiatre pour tenter d'avoir un rendez-vous.

    Angoissée, vous attendez que la secrétaire réponde, ce qu'elle finit par faire lors de votre quatrième appel.

                - Cabinet du docteur Mouleux, bonjour.

                - Bonjour madame, je vous appelle parce que mon fils est malade et j'aurai aimé un rendez-vous, s'il vous plait ? 

                 - Oui, qu'est ce qu'il a?

                 - Il a de la fièvre et son nez coule un peu.

                 - Ça fait combien de temps qu'il est comme ça ?

    Là, il faut être rusé. Soit, vous dites que votre enfant a de la fièvre depuis le matin et la secrétaire va vous dire d'attendre deux jours pour voir si ça passe. Vous en serez donc quitte pour attendre et surveiller avec anxiété que la température de Petibout veuille bien descendre, pour finalement appeler la secrétaire dans deux jours et obtenir enfin le fameux rendez-vous. Soit vous faite comme quatre-vingt-dix pourcent des parents, vous mentez avec aplombs et répondez :

    - Ca fait trois jours.

    - J'ai un rendez-vous ce soir à 16 heures.

    Ça tombe pendant le goûter mais ce n'est pas grave, Petibout mangera avant de partir, le rendez-vous chez le pédiatre est un trésor trop précieux pour faire les difficiles. Même si le rendez-vous avait été en pleine nuit vous l'auriez accepté.

    C'est ainsi qu'après une journée passée à attendre entre sieste et médicament vous vous apprêtez à prendre le tram pour vous rendre chez le pédiatre. Bien sûr, le tram est bondé mais qu'importe, vous avez pris la poussette et arrivez donc à vous faire une petite place en fauchant quelques chevilles au passage. Vous arrivez tant bien que mal à l'heure et attendez une bonne vingtaine de minute dans la salle d'attente ( à quoi ça sert de mettre un mot à l'accueil en demandant aux parents d'être à l'heure si c'est pour prendre les patients avec vingt minutes de retard, on se demande).

    Vous expliquez au docteur la raison de votre venue, il examine Petibout sous tous les angles (vous avez d'ailleurs droit au trio habituel : vomi, pipi, pleure).

    Après quelques minutes d'examens, le couperet tombe : c'est un rhume. Votre enfant, votre bébé, a un vilain rhume qui lui a donné de la fièvre.

    Le docteur vous donne de quoi aider le corps de Petibout à se débarrasser de ce vilain virus et deux jours plus tard il peut retourner chez la nounou en pleine forme.

    Par contre, vous aurez un peu plus de mal à vous remettre de ce fameux rhume que vous aura gentiment redonné votre enfant. Vous irez travailler avec de la fièvre (vous vous êtes déjà absentée deux jours pour garder votre enfant, vous n'allez pas en plus rester à la maison pour vous soigner, non mais !) et le nez qui coule sous le regard médusé de vos collègues qui n'espèrent qu'une chose, que le virus ne passe pas par eux.

     


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    Sur la route qui mène à Montfleuri, j'ai tout le loisir de me remémorer ma rencontre avec Fabrice.

    Tout avait commencé quand Rebecca m'avait proposé de travailler dans son entreprise. Elle savait qu'on y cherchait une secrétaire pour le fils du PDG qui dirigeait le service Recherche et Développement. La société était spécialisée dans les aliments sous vide, notamment la choucroute qui avait l'avait fait un peu connaitre du grand public.

    Malgré mon diplôme d'école de commerce, j'acceptais le poste n'ayant plus de revenus depuis quelques mois déjà.

    A la base, s'était du provisoire qui me permettrait de me retourner financièrement en attendant mieux.

    Le premier jour, Rebecca, qui travaillait au service RH, m'avait présentée mon nouveau chef : Fabrice. Avec son regard doux, ses cheveux bruns coupés courts et sa légère bedaine (il fallait bien goûter les nouveautés avant de se lancer dans la commercialisation), il ne m'avait guerre attiré. 

    Un soir, alors que toute l'entreprise se trouvait au bar du coin pour fêter un nouveau contrat, Fabrice m'avait embrassé. La fatigue et l'alcool aidant je ne l'ai pas repoussé.

    Lorsque je repassais la porte du bureau le lundi suivant, j'étais devenue la nouvelle copine officielle du fils du patron. Certes, je n'étais pas attirée par lui, mais ça faisait longtemps que j'étais célibataire et il était plutôt prévenant. J'acceptais donc la situation. 

    Cependant la mère de Fabrice pris la chose assez mal, ne voyant en moi qu'une intrigante voulait mettre la main sur l'entreprise familiale. Elle ne me disait déjà pas bonjour avant et m'ignorais carrément après.

    Afin de tourner court aux rumeurs qui allaient bon train, je décidais de postuler au poste de commercial qui venait de se libérer. Ainsi Fabrice ne serait plus mon supérieur et je pouvais montrer mon attachement à l'entreprise. 

    Quand j'obtiens le poste, les rumeurs continuèrent, on prétendait que je l’avais décroché grâce à ma relation avec Fabrice et Rebecca alors qu'ils n'étaient pas du tout intervenus.

    C'est à cette époque que je rencontrais Luis. Il travaillait lui aussi au service commercial et nous avons vite sympathisé. Luis est... comment dire... à voile et à vapeur. On va dire qu'il aime autant les filles que les garçons mais ça fait des années qu'il est célibataire. Il a un gout très sûr en matière de mode et une langue bien pendue qui n'hésite pas à rependre tous les ragots de la boite. C'est d'ailleurs grâce à lui que j'arrivais à savoir ou en était ma cote de popularité au sein de l'entreprise. Tout le monde se confie à lui alors qu'il ne sait pas tenir un secret plus de deux minutes (ce qui m'a toujours surprise). Mais c'est devenu un bon ami, qui a toujours été là dans les moments difficiles, l'un des rare à savoir (avec Rebecca), la nature de mes sentiments pour Fabrice et je sais très bien qu'il n'a jamais rependu l'information.

    Ma relation avec ma belle-mère se dégrada encore d'autant plus que je me rendais compte que ma liaison avec son fils était une erreur.

    Tout d'abord, plus personne ne m'adressais la parole dans l'entreprise hormis Fabrice, Rebecca et Luis. Ensuite, ma belle-mère me tapait sur les nerfs à critiquer tout ce que je faisais. Enfin, je n'avais pas beaucoup de points communs avec mon petit ami.

    J'aime lire, il déteste ça. Il se lève à cinq heures du matin pour aller camper à la montagne, je hais le camping et encore plus la montagne. J'aime le tumulte de la ville, les magasins, l'art, il déteste tout cela. Nous ne tombions jamais d'accord et au fil du temps ces désaccords chroniques ajoutés à l'absence de sentiments de ma part commençaient à m'inquiéter.

    Ma mère m'avait expliqué un jour que le vrai amour se nourrissait avec le temps. Je décidais donc de patienter et puis ma relation avait fait trop de bruits autour de moi pour que j'y mette un terme maintenant.

    C'est quand Fabrice me demanda en mariage un soir de Noël devant nos deux familles réunies que j'aurai dû dire non. Malheureusement, je n'avais pas eu le courage de le repousser devant tout le monde. Face à mon silence surpris, l'assistance avait pris ça pour un oui et c'est ainsi que je me retrouvais avec la bague au doigt.

    Mon père voulu m'offrir ma robe, ma mère la coiffure et la manucure, bref, il était trop tard pour reculer. Tout le monde semblait tellement enthousiaste que je gardais mes doutes. Je savais que j'aurai dû tout arrêter mais dans le même temps mes relations avec ma belle-famille s’étaient nettement améliorées, sauf que je n'étais toujours pas amoureuse.

    J'avais l'impression d'être une usurpatrice et j'avais du mal à savoir ce qui m'arrivais car j'étais tout de même heureuse de me marier mais pas avec Fabrice.

    Malgré les conseils de Rebecca et Luis pour tout arrêter avant qu'il ne soit trop tard, je ne parvenais pas à parler avec Fabrice.

    Je sais j'aurais dû réagir avant surtout que m'enfuir le jour de mon mariage était loin d'être la meilleure idée que j'avais eu. J'avais réagi au pied du mur et s'était toujours mieux que de divorcer deux ans après, non ?

     

    Au bout de quelques kilomètres je sors de l'autoroute. La route devient rapidement plus sinueuse et avant de m'en rendre compte, je suis arrivée à Montfleuri. Je gare la voiture devant "Chez Ginette", le seul hôtel des environs sûrement. Je regarde ma tête dans le rétroviseur intérieur de la voiture. Je vais faire sensation au village. Tant pis, j'ai l'habitude.

     


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    Petibout et son papi 


     

    Vous n'avez pas remarquez ? Vous n'avez pas constatez que c'est à la naissance d'un enfant que l'on découvre les gens qui nous entourent. C'est quand la famille s'agrandit que les vrais caractères se révèlent et que ce que l'on avait pressenti (ou pas) sur son entourage est mis en lumière.

    C'est aussi valable pour vos parents et vos beaux-parents. Ainsi depuis la naissance de Petibout vous avez eu la confirmation que vos beaux-parents n'écoutent rien et que quoi que vous disiez, ils n'en feront qu'à leur tête. Vous avez aussi appris que votre père est beaucoup plus bricoleur qu'il ne le prétend puisqu'il a été capable de monter en un après-midi la balançoire qui trainait depuis plus de vingt ans au fond du garage (toute les excuses ont été bonnes pour ne pas la monter cette balançoire quand vous étiez petite : « Je n'ai pas :  le temps, les bons outils, le mode d'emploi, la place dans le jardin ». Vous rayerez la mention inutile. Comment ça aucune n'est à rayer ?)

    Cependant, il faut bien reconnaître qu'avoir papi ou mamie sous la main ça dépanne bien, car on a beau l'aimer de toute nos forces Petibout, il y a des moments, y'a rien à faire, on ne peut pas l'emmener avec nous.

    Et c'est précisément la situation d'aujourd'hui. Vous avez donc fait appel à papi pour venir garder Petibout chez vous le temps d'un après-midi ou vous irez chez le médecin (pas vraiment un moment détente mais de temps en temps il faut bien le faire non ?)

    Prévoyante vous avez donc laissée les instructions à papi concernant Petibout pour les quelques heures de votre absence. Vous lui avez montré ou se trouvent les compotes et les yaourts pour le goûter, lui avez montré où se trouve son livre préféré et la cachette des doudous de rechanges (au cas où Petibout perdrait le sien pendant les deux heures où vous n'êtes pas là).

    Petibout fait la sieste, vous partez donc un peu stressée à votre rendez-vous (oui, vous avez toujours cette petite pointe d'appréhension quand il faut laisser votre fils).

    A la sortie de votre rendez-vous, n'ayant pas eu de message, vous rentrez confiante chez vous et trouvez Petibout et son papi à quatre pattes dans le couloir en train de faire la course. Petibout ri à gorge déployée pendant qu'il dépasse votre beau-père (qui manque de s'encastrer dans la porte du couloir). A votre arrivée, tout le monde se relève et vous demandez comment s'est passée l'après-midi. On vous répond que tout s'est bien passé, que Petibout a bien mangé ses deux yaourts. Deux yaourts ? Mais normalement il n'a qu'un yaourt et une compote ! Papi vous regarde un peu embêté,  il n'a pas écouté ce que vous lui avez dit et comme il ne se souvenait plus il lui a donné deux yaourts. Par contre, il a fait avec votre enfant une superbe construction en lego et vous a rempli le frigo pour une semaine (oui il a fait trop de course et comme avec Mamie ils partent en vacances dans deux jours, il vous a amené le surplus)

    Après quelques minutes, Papi prend congé et vous pouvez reprendre le cours de votre vie.

    Au regard de la journée, on peut faire le bilan suivant : papi n'a pas respecté les consignes pour le goûter, les choses n'ont pas été faites comme vous les auriez faites vous-même. Mais Petibout s'est bien amusé (il s'est d'ailleurs tellement bien amusé que vous aurez toutes les peines du monde à le coucher ce soir-là). Vous apprendrez aussi que ce soir-là Papi n'aura eu aucun mal à dormir (s'occuper de Petibout ça fatigue).

     

    Au final, tout le monde a passé un bon moment, n'est-ce pas le principal ?

     


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  • Hello ! 

    Pour celles et ceux qui ne le saurait pas, j'ai participé à un concours d'écriture sur le blog de Swirl et j'ai gagné !

    Vous pouvez donc lire ma nouvelle en suivant ce lien !

    N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez.

    A bientôt


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