• Hello la compagnie ! Je vous met ici le premier chapitre d'un roman commencé l'année dernière. Si vous avez envie de lire la suite, dites le moi !

    A bientôt

     

     Chapitre 1

                            C'est censé être le plus beau jour de ma vie. Celui où je suis la plus belle dans ma robe blanche, avec mon chignon et mes fleurs dans les cheveux. Celui où toute ma famille est réunie pour fêter mon mariage. Celui où j'attends le cœur battant devant la mairie pour faire mon entrée telle une princesse et pourtant…

                Je suis au bras de mon père, mon cœur bat à tout rompre mais ce n'est pas d'excitation. Je suis angoissée parce que je sais que je suis en train de faire une énorme bêtise mais je ne peux plus revenir en arrière.

                - Ca va Emma ? me demande-t-il en me voyant refouler mes larmes.

               -Je ne veux rien lui dire, il est tellement heureux. Je hoche la tête incapable de dire un mot tellement j'ai la gorge nouée. Mon père met mon état sur le compte de l'émotion, me tapote la main et me dit :

              - C'est à nous je crois, tu es prête ?

    J'ai envie de hurler que non, que je ne veux pas de ce mariage, que je me suis trompée mais à la place, je lui souris et nous avançons. La musique retentit. Tout le monde se lève. J'avance comme dans un rêve persuadée que je vais me réveiller. L'adjoint du maire commence son discours. J'écoute d'une oreille. Rebecca, ma meilleure amie, se tient à côté de moi avec un air solennel. Je suis déconnectée de moi. Mon corps est là mais mon esprit vagabonde.

    Soudain, l'adjoint s'adresse à moi, me ramenant immédiatement sur Terre.

                 - Mademoiselle Emma Martin, consentez-vous à prendre pour époux Monsieur Fabrice Lejuste ici présent ?

    Tous les regards se tournent vers moi. Si je ne veux pas de ce mariage, c'est ma dernière chance. Mon hésitation passe pour de la minauderie. On attend mon "oui" retentissant mais je n'y arrive pas. Je jette un œil à Fabrice et me demande comment j'ai fait pour en arriver là. Je me demande comment il va réagir si je pars maintenant...

               - Mademoiselle Martin ? Interroge l'adjoint au maire.

               - Non, je réponds rapidement, je ne peux pas.

    Un murmure inquiet parcours la salle.

                - Pardon ?

                - Non, puis je me tourne vers Fabrice, désolée je ne peux pas.

    J'empoigne mes jupes et cours dans les couloirs de la mairie pendant que tous les invités réalisent ce qui se passe. Je sors et la lumière vive du soleil m'ébloui. Je ne réalise pas encore très bien ce que je viens de faire mais je me sens déjà mieux. 

    Sauf que maintenant,  il me faut fuir et vite. Ma voiture est bien sûr restée à la maison mais j'aperçois au loin la décapotable et le chauffeur que Fabrice a loué pour l'occasion (une surprise de sa part). Je fonce vers lui et lui ordonne comme si je prenais un taxi :

                  - Vite, au 25 rue de La Fontaine.

                  - Mais, je ne suis pas taxi, proteste le chauffeur,  je suis là pour un mariage !

                  - C'est moi la mariée ! Je vous demande juste de me ramener chez moi et vite !

    Le chauffeur comprend que je ne rigole pas et démarre. Au moment où nous passons devant la mairie, je vois Fabrice et mon père suivis par le reste de mes invités qui sortent à leur tour.

                - Emma ! Me crie Fabrice, qu'est-ce que tu fais ?

    Mais je suis déjà loin. Dans la voiture mon cerveau n'a jamais tourné aussi vite. Je rentre chez moi et après ? J'attends sagement que Fabrice arrive ? Sûrement pas ! J'avoue que j'ai un peu honte de ma fuite. J'aurai dû tout arrêter il y a des mois mais je n'avais pas pu et c'est au pied du mur que je réagi et pourtant je le voyais depuis un petit moment le mur ! Quel gâchis !

    Dans mon petit sac mon portable sonne. Je le sors et constate que j'ai 10 appels en absence. Mon Dieu ! 6 viennent de Fabrice, 2 de Rebecca et 2 de ma mère. Plus tard je les rappellerais, plus tard je leur expliquerais, pour l'instant je dois fuir. Je ne pense qu'à ça.

    Lorsque la décapotable s'arrête devant mon immeuble je glisse 20 euros dans la main du chauffeur et lui donne l'ordre de partir vite d'ici.

    J'arrive sans encombre jusqu'à l'appartement et y retrouve son calme presque rassurant. J'observe un moment la décoration que nous avons choisi avec Fabrice, je caresse le meuble de l'entrée. Puis je me ressaisi, je ne dois pas me laisse submerger par les souvenirs, Fabrice n'est pas bête,  il va commencer par venir me chercher ici. D'ailleurs le téléphone fixe sonne en me faisant sursauter. 

    Je file dans la chambre, attrape une grande valise et y met au hasard tout ce qui me tombe sous la main : jeans, pull, tee shirt, chemises, chaussettes, pyjamas. Je cours dans la salle de bain, prends ma trousse de maquillage,  ma brosse à dent, le dentifrice, ma brosse à cheveu et tout ce qui me parait utile sur le moment comme mon gel douche. Culottes et soutiens gorges rejoignent la valise déjà pleine.

    Je prends un petit sac de voyage et y glisse mes paires de chaussures préférées,  je récupère mon sac à main et quitte l'appartement. L'ascenseur arrive assez vite mais bien sûr il n'est pas vide.

                - Bonjour Madame Dubois, je lance sans trop la regarder.

                - Mademoiselle Martin ! C'est le grand jour ?

    C'est la robe de mariée qui a dû la mettre sur la piste, j'aurai dû la quitter avant de partir mais dans la précipitation j'ai un peu oublié.

               -Oui, c'est aujourd'hui,  répondis-je en essayant de paraître décontractée.

               - C'est à quelle heure ?

    Mais elle ne voit pas que je suis essoufflée, décoiffée et surtout que je n'ai aucune n’envie de parler avec mes 2 valises à mes pieds.  Heureusement avant d'avoir eu à trouver une réponse,  la porte de l'ascenseur s'ouvrit sur le rez-de-chaussée.

                  - Au revoir Madame Dubois !

    Je pousse la porte des garages et cours à ma voiture un peu étonnée de ne pas croiser Fabrice. Je jette mes bagages à l'arrière et sors en trompe manquant d'écraser mon ex fiancé. Par pur réflexe,  je ferme les portes de l'intérieur,  l'empêchant ainsi d'entrer dans ma voiture.

                  - Emma ! Me crie-t-il, qu'est-ce que tu fais ? Ouvre-moi, on va parler !

    N'ayant aucune envie de lui faire la conversation,  je décidais de l'ignorer. Le problème c'est qu'il me bloquait un peu le passage et que je ne veux pas lui faire plus de mal aujourd'hui. J'entends mon portable vibrer dans mon sac, l'urgence de la fuite reprend le dessus et je lui dis :

                  - Laisse-moi passer !

                  - Emma ! Tu ne peux pas partir comme ça !

                   - Tu veux parier ?

    Nous nous regardons à travers la vitre. Fabrice voit la détermination dans mon regard,  écarte les mains et me laisse partir. Sans plus attendre, j'écrase la pédale d'accélérateur et le voit rapetisser dans le rétroviseur.

    Dans un premier temps, ne sachant pas trop où aller,  je roule en direction de l'autoroute. Quand j'estime avoir mis suffisamment de distance entre ce mariage et moi  je m'arrête sur un parking d'une station-service. Comme on est samedi,  il est plein mais j'arrive à me trouver un petit coin ou pleurer tranquillement.

    Mais qu'est-ce que j'ai fait ? Je suis en robe de mariée dans ma voiture avec mon mascara qui dégouline,  la fuite m'a fatiguée et j'ai faim.

    Et dire que j'avais tout pour moi ! Un boulot, un futur ex fiancé (fils de mon patron, certes, mais il a aussi des bons côtés), des amis. Et là,  il me reste quoi ? Une robe, une voiture, mes bagages et mes économies.

    Mon portable vibre à nouveau.  Je le sors distraitement et l'éteint. Je ne veux parler à personne pour le moment. J'ai déjà du mal à comprendre mon comportement alors l'expliquer aux autres est au-dessus de mes forces. Je pose le portable sur le siège passager qui tombe par terre.

    Je me penche pour le prendre quand soudain, ma main touche un papier. Je le regarde en me demandant ce que c'est et reconnais une brochure où je lis : " Venez à Montfleuri où la vie vous sourit !"

    C'était Rebecca qui m'avait donné cette brochure. Etant 2 citadines convaincus, nous avions ri quand nous avions découvert que Montfleuri ne comptait que 70 habitants l'hiver et 90 l'été. S'était un petit village de montagne ou l'on pouvait faire des randonnées. Ce retour à la nature nous avait bien fait rire. Je sors mon  GPS et entre le nom de village. L'idée de me cacher à Montfleuri ne m’enchante guerre mais je n'ai pas d'autre idée.  Et puis c’est du provisoire,  histoire de prendre un peu de recul. Le trajet est un peu long mais ça me permettra de réfléchir un peu. Le réservoir d'essence est plein, à moi le bitume !

     

     

     


    8 commentaires
  •  

    Petibout apprend à parler.

     

     

    Un jour, vous avez lu dans un magazine qu'à partir de deux ans, l'enfant était capable de faire des petites phrases. Ça y est vous y êtes,  depuis quelques semaines,  votre Petibout est devenu un vrai moulin à parole. Quel soulagement pour le parent stressé que vous êtes ! Maintenant Petibout va pouvoir vous dire ce qu'il a (et ce qu'il n'a pas), il va pouvoir vous poser toutes les questions qu'il se pose depuis qu'il est bébé, il va pouvoir exprimer son contentement (et surtout son mécontentement).

    Ainsi, à vous maintenant les longues soirées à faire le jeu du "oui non".

    - Petibout, vient prendre ta douche !

    -Non !

    - Si !

    - Non !

    Je vous passe la suite ça peut durer des heures.

    A vous de jouer à l'infirmière à trois heures du matin :

    - Pourquoi tu m'as appelé Petibout ?

    - J'ai mal !!

    - Où ça ?

    - Au nez, au genou, à la gorge, mais en fait j'ai pas mal ça me pique. Non ça me gratte ! Heu... Non en fait, j'ai plus mal.

    Dans le doute, vous prendrez quand même un rendez-vous chez le médecin pour vérifier que Petibout n'a rien.

    Le vrai problème avec l'apprentissage du langage, ce n'est pas le fait que parfois votre enfant remplace un mot par un autre (un moumousse pour un pamplemousse, ce n’est pas mignon ?), ni cette jolie façon qu'il a de zozoter (un cille pour un cil). Non  le vrai problème c'est que Petibout doit apprendre que par moment il vaut mieux se taire.

    Ainsi, un jour, alors que vous étiez assis dans le bus, un monsieur un peu fort est passé dans le couloir. Votre enfant s'est tourné vers vous et à crier : "Pourquoi le monsieur il a un bébé dans le ventre ?"... Bien sur le monsieur a entendu et vous avez dû expliquer gêné à votre enfant que les messieurs ne pouvaient pas avoir de bébés dans le ventre. Vous pensiez que ça suffirait comme explication ? Et bien non, car Petibout à ajouter : "bin, il a quoi alors ?"

    Gros moment de solitude, bien sûr toutes les conversations se sont tues et le bus attend suspendu à vos lèvres votre réponse. Vous chuchotez à l'oreille de votre enfant que s'il se tait maintenant,  il aura un bonbon après le repas. Petibout lève sur vous un regard interrogateur,  vous lui faite un clin d'œil et les usagers frustrés de ne pas avoir entendus votre réponse reprennent leurs conversation.

    Alors oui, on peut dire que c’est de la triche, que vous n’avez pas répondu à la question mais que le parent qui n’a jamais utilisé cette parade vous jette la première pierre. Et puis rien ne vous empêche de revenir sur les explications plus tard. C’est ça aussi être parent !

     


    votre commentaire
  •  

    Petibout et sa maman.

     

    Dans la vie de Petibout,  il y a deux personnes importantes. Sans elles Petibout ne serait pas Petibout, d'ailleurs,  il n'y aurait même pas de Petibout. Il s'agit bien sûr de son papa et de vous, sa maman.

    L'arrivée d'un bébé bouleverse l'équilibre d'une famille. Les nuits sans dormir, le rythme de vie vous donne parfois l'impression d'être dépassé et c'est bien normal.

    Quand Petibout est né, vous étiez pleines de  rêves. Vous vous disiez " je serai une mère parfaite pour lui, je serai toujours patiente, je lui expliquerai bien les choses, je jouerai avec lui, je ne lui refilerai pas mes angoisses et surtout, surtout je m'occuperai de mon enfant moi-même".

    Deux ans plus tard, force est de constater que le bilan n'est pas folichon...

    Tout d'abord après deux nuits sans sommeil, votre patience commence sérieusement à s'émousser. Normal me diriez-vous, ça arriverai à n'importe qui. Oui sauf que ce n'est pas vraiment de la faute de Petibout s'il est malade depuis deux jours et là quand vous l'avez vu en train de vider son placard à vêtements pour les mettre dans les toilettes, vous avez craqué. Les yeux vous sont sortis de la tête, vous avez hurlé sur votre enfant, l'avez mis au coin en lui faisant la morale. Puis prise de remord, vous avez levé la punition au bout de deux minutes (une minutes par âge vous a-t-on dit) et vous lui avez ré expliqué plus calmement les choses avant de tout mettre dans la machine. Après réflexion vous vous dites que la situation aurait pu être pire : Petibout aurait pu tirer la chasse d'eau ! C'est fou comme les enfants son imaginatif quand il faut faire des bêtises !

    Il faut aussi dire que dès que votre enfant s'ennuie,  hop ! Les bêtises fusent ! Ainsi en une journée votre fils est capable de dessiner sur les murs avec ses feutres tout neufs, de jouer avec la terre de vos plantes (un futur jardinier vous dites-vous émue pendant que vous lui laver les mains), mettre dans sa bouche tous ce qui lui passent à portée de doigt (cailloux, mégot de cigarette, herbes, bout de verre quand vous êtes en extérieur et miettes de pain, hanse de sac à main, papiers divers quand vous êtes en intérieur). De ce fait, vous êtes obligé de jouer avec lui. Vous pensiez vous poser cinq minutes histoire de souffler un peu ? Oubliez cette idée sous peine de voir votre maison se transformer en vaste chantier à bêtises ! Endosser votre costume de super maman et a vous les dominos avec les têtes d'animaux, à vous les montagnes en lego et les tours en cube, à vous les histoires de « Bougou le bougalou » qui va aux toilettes, à la plage, au supermarché, à l'école (décidément il fait plus de chose que vous Bougou !). Si vous voulez deux minutes de paix, il faudra coller votre enfant devant la télé : ainsi vous avez appris que le temps d'un épisode de Bougou vous pouvez prendre une douche. Merci Bougou !

    Je ne vous parle même pas des règles stupides que vous vous étiez mise en tête d'appliquer au début (mais ça s'était avant), du style : "moi, mon enfant fera de l'anglais avant son entrée à l'école, il ira aux bébés nageurs et on fera le tour du monde ensemble".   

     Vous n'arrivez même pas à vous débloquer deux heures pour aller chez le coiffeur alors emmener Petibout à l'anglais et chez les bébés nageurs relève carrément de l'exploit !

     Quant aux voyages, quand vous voyez l'expédition que c'est pour aller chez le docteur qui se trouve au bout de la rue, vous êtes fatiguée d'avance à l'idée de tout ce qu'il vous faudrait pour une semaine de vacances à l'étranger.

    Deux ans après la naissance de Petibout,  votre enfant n'est pas bilingue anglais, il n'a été que deux fois à la piscine et son voyage le plus long a consisté à rendre visite à ses grands-parents qui habitent à deux heures de chez vous. Mais vous avez découvert votre fils, vous avez appris à le connaître, à le comprendre, vous lui avez donné le gout de la lecture, vous l'avez protégé,  lui avez donné des conseils (qu'il a suivi... Ou pas).

    Vous n'êtes pas une mère parfaite,  non, vous êtes "juste" une super maman, et c'est déjà bien suffisant.

     

     

     


    votre commentaire
  •  

    Comme un grand ! 

     

     

    "Non ! Z'est moi qui fait !"

    Depuis quelques semaines cette phrase revient souvent dans la bouche de Petibout. Au début,  vous avez donc regardé avec tendresse votre enfant tenter de faire les choses tout seul, vous vous êtes dit que c'est le début de l'autonomie et que forcément ça allait arriver un jour (mais avec un pincement au cœur quand même, votre bébé... n'en est plus un!).

    Dites-vous que maintenant, vous aurez plus de temps, Petibout aura moins besoin de vous... Enfin, ça c'est la théorie parce qu'en pratique...

    En effet, ce qui avant vous prenait deux minutes vous prend maintenant deux heures.

    Vous voulez un exemple ? Les chaussures. Mettre le pied dans la chaussure, coller les deux scratchs, ça vous prend quoi ? une minute, deux, si l'enfant se débat un peu. Mais si c'est Petibout qui met ses chaussures lui-même alors l'action devient beaucoup, beaucoup, beaucoup plus longue. Le temps qu'il mette le bon pied dans la bonne chaussure, que la chaussette et la languette soient biens mises et que les deux scratchs soient biens placés,  il s'est écoulé un quart d'heure. Quand vous faites mine d'aider votre fils histoire d'accélérer le mouvement (pas sûre que votre chef comprenne la raison de votre retard), votre enfant se met à pleurer et fini par bouder. Bref, vous arrivez chez la nounou en retard, énervée avec Petibout encore sanglotant.

    Vous n'êtes pas convaincu ? Vous voulez un deuxième exemple ? L'habillage. Imaginez le temps que vous gagnerez à habiller vous-même votre enfant. Imaginez surtout le temps qu'il perd à mettre son pantalon et son tee shirt à l'envers, et le temps que vous perdez à tout remettre dans le bon sens. Imaginez-vous dans deux ans quand vous devrez appeler l'école pour leur demander si la maitresse peut vérifier que Petibout à bien un slip (vous avez retrouvé un slip dans son pyjama alors que vous rangiez ses affaires après l’avoir déposé à l’école ce matin-là. Heureusement que vous êtes en congé sinon Petibout aurait passé sa journée sans sous vêtement).

    Vous voulez encore un exemple ? Les repas. Au début vous trouvez ça mignon quand Petibout attrape de sa main maladroite sa cuillère et qu'il essaye de viser sa bouche. A la fin du repas, vous trouvez ça nettement moins attendrissant quand il vous faut nettoyer votre sol jonché de coquillettes et de jambon. Je ne vous parle même pas de ses vêtements. En effet, les aliments sont dotés d'une force spéciale qui consiste à éviter le bavoir pour atterrir systématiquement sur le pantalon tout propre. En regardant de près votre enfant, vous pouvez reconstituer son repas étant donné qu'il en a encore dans les cheveux, autour de la bouche et sur ses vêtements (d’ailleurs vous ne pensiez pas que ça collait autant le yaourt à la fraise séché).

    C'est à ce moment-là que vous développez une nouvelle capacité : la patience. Car il en faut de la patience pour regarder Petibout passer dix minutes à essayer d'enfiler son blouson à l'envers. Il en faut de la patience pour regarder Petibout renverser son verre sur la table alors qu'il voulait boire. Et il en faut de la patience pour supporter tout cela sans s'énerver.

    Dites-vous que dans dix ans ça ira mieux.

     


    2 commentaires
  •  

    L’anniversaire de Petibout.

     

                 Pour le premier anniversaire de Petibout, vous aviez invité votre famille et votre belle famille. Cette année, à l'occasion de ses deux ans, vous avez décidé d'innover : vous allez recevoir quatre enfants pour lui permettre d'avoir un vrai anniversaire.

    Vous avez donc confectionné des invitations pour les jumeaux de votre voisine, les deux petits que gardent la nounou et votre petite nièce. Bref avec Petibout vous allez vous retrouver à la tête d'une tribu de cinq enfants âgés de 2 à 3 ans.

    Vous vous êtes levée à six heures ce matin pour confectionner un gâteau en forme de château fort, nettoyer et décorer la maison. Vous avez réfléchi pendant des semaines à comment occuper cette bande de petits monstres pour finalement vous dire que vous improviserez le moment venu.

    Bien sûr, excité par son anniversaire Petibout a refusé de faire la sieste et commence déjà à vous énerver en courant dans tous les sens dans le salon.

    Soudain, la sonnette retentie ! Vous êtes prête ? Alors en avant.

    Les enfants arrivent les uns après les autres. D'abord votre petite nièce (Noémie), suivis par les deux petits gardés par la nounou (Noé et Ali) et enfin les jumeaux de la voisine (Eddy et Teddy). La voisine jette d'ailleurs un œil à l'intérieur de votre salon et voit votre fils et Noémie en train de sauter sur le canapé pendant que Noé et Ali ont attrapé des stylos et s'apprêtent à dessiner sur les murs du salon. Elle vous sourit et vous dit avant de s'éclipser rapidement : "Bon courage"

                 Vous ne comprenez pas pourquoi elle vous dit ça vu que vous maîtrisez parfaitement la situation. Ou du moins vous en avez l'impression, ce sera nettement moins le cas dans une heure.

    Après avoir remis un peu d'ordre dans votre appartement (et surtout caché les stylos) vous installez les enfants autour des legos et leur proposez de construire la plus haute tour. Devant leur petite mine concentrée vous vous dites que ce n'est pas si difficile de s'occuper d'enfant.

    Vous profitez de ce moment de calme pour vous éclipser dans la cuisine pour installer les deux bougies sur le gâteau. Cette action ne vous prenant pas plus d'une minute vous vous y rendez confiante quand soudain,  Noémie  vient vous voir et vous dit :

    - Eh ! Tatie ! Y'a Noé qui fait pipi par terre! 

    Prise de panique, vous abandonnez bougies et gâteau pour vous diriger vers le salon ou vous retrouvez tous les enfants (sauf Noé) occupés à finaliser leur construction en lego.

    - Il est où ? Demandez-vous avec anxiété à Noémie.

    - Dans la salle de bain.

    Vous courrez dans la salle de bain et trouvez le petit Noé assis par terre, le pantalon baissé,  une flaque de pipi autour de lui.

    - Mais qu'est ce que tu fais là ? Vous demandez irritée.

    - A la maison, les WC sont dans la salle de bain, vous répondit-il du haut de ses trois ans.

    - Mais pourquoi tu ne m'as pas demandé ?

    Devant votre mine horrifiée le petit se met à pleurer. Comme son pantalon est trempé vous partez chercher celui qu'on vous a offert il y a quelques semaines pour Petibout (heureusement qu'il y a toujours quelqu'un pour vous offrir des vêtements trop grands). Pendant que vous nettoyez et que Noé s'habille, vous entendez Noémie qui crie et pleure dans le salon. Abandonnant le pipi, vous vous précipitez dans la pièce et trouvez votre nièce couchée par terre, Eddy lui tenant les bras et Teddy lui dessinant des jolies moustaches sur son visage. Après avoir délivrée Noémie, vous menacez tout le monde de ne pas avoir de gâteau. Les enfants s'installent donc autour de la table et vous partez chercher le gouter dans la cuisine. Le temps d'en revenir, vous retrouvez Petibout qui pleurs au milieu du couloir parce qu'il a faim. Après l'avoir calmé (dix bonnes minutes de négociations), vous installez les bougies et demandez à votre enfant de souffler dessus. Il crache sur votre superbe château fort et arrive enfin à éteindre les deux bougies (ça promet pour les années à venir), vous partez chercher les assiettes à la cuisine et constatez en revenant que les enfants ne vous ont pas attendus pour goûter le gâteau. Ainsi, Teddy en a pleins les doigts et la bouche et Noé commence déjà à exercer ses talents d'artiste en repeignant avec du chocolat vos murs.

    Hors de vous, vous vous mettez à hurler. Tous les enfants s'arrêtent et vous arrivez à les mettre en ligne afin de pouvoir leur laver les mains, leur faire manger leur part de gâteau et ouvrir les cadeaux.

    A la fin de la journée, vous êtes épuisée physiquement et mentalement, l'appartement ne ressemble plus à rien avec des miettes étalées par terre, le mur du salon peint aux doigts avec le chocolat et le pipi toujours pas nettoyé au milieu de la salle de bain.

    Vous comprenez la réflexion de votre voisine quand elle a amené ses jumeaux et décidez que l'année prochaine, Petibout fêtera son anniversaire tout seul.

     


    2 commentaires